Leed
1.8.3 stable

Se souvenir de moi

Raccourcis clavier

  • m marque l’élément sélectionné comme lu / non lu
  • l marque l’élément précédent comme non lu
  • s marque l’élément sélectionné comme favori / non favori
  • n élément suivant (sans l’ouvrir)
  • v ouvre l’URL de l’élément sélectionné
  • p élément précédent (sans l’ouvrir)
  • espace élément suivant (et l’ouvrir)
  • k élément précédent (et l’ouvrir)
  • o ou enter ouvrir l’élément sélectionné
  • j change le mode d'affichage de l'article (titre, réduit, complet)
  • h afficher/masquer le panneau d’aide

Bulles et Onomatopées :

Chroniques, critiques et guides sur la BD Franco-Belge, les Comics et Mangas.
Voir les Non lu | Plus vieux en premier

Jigoro !

Bulles et Onomatopées le 27/06/2025 à 11:10:00 - Favoriser ||  Lu/Non lu

Véritable hommage au manga sportif, ce spin-off de la série Yawara! met en scène Jigorô Inokuma, le grand-père de Yawara, à travers des histoires courtes où il apparaît plus excentrique que jamais. Une plongée déjantée dans l’univers d’un vieil homme qui ne manque pas de souffle !

Je ne savais pas trop à quoi m’attendre avec Jigoro !
Ce n’est pas un titre qui fait grand bruit, ni un incontournable du maître Urasawa. Mais l’édition grand format proposée par Kana m’a donné envie de tenter le détour. Et parfois, il faut savoir se laisser surprendre par les recoins moins exposés d’un auteur qu’on aime.

Évidemment, on reconnaît immédiatement la patte graphique d’Urasawa. Ce coup de crayon expressif, ce sens du rythme, et cette ambiance délicieusement rétro qu’il sait faire vivre comme personne. Même quand le ton est plus léger, il y a dans ses pages quelque chose d’authentique, de maîtrisé.

Jigoro ! se lit sans avoir besoin de connaître Yawara! et c’est là aussi sa force : c’est un petit recueil indépendant, porté par un personnage haut en couleur, grande gueule et mauvaise foi incarnée, mais touchant, à sa manière cabossée. L’humour fonctionne, les dialogues claquent, et certains chapitres surprennent par leur finesse sous les apparences de farce.

J’ai particulièrement aimé la dernière histoire, autour du base-ball. Moins bruyante, plus douce, plus vraie. On sent que derrière le jeu, il y a un regard tendre, un passé, une fragilité. Ce genre de bascule m’accroche toujours.

Jigoro !, ce n’est peut-être pas Urasawa au sommet de son art, mais c’est un très bon moment, une lecture fluide, un hommage décalé, et un rappel qu’il excelle aussi dans les formats courts. À garder dans sa bibliothèque comme une parenthèse inattendue du maître.




Scénario & Dessins : Naoki Urasawa – Éditeur : Kana – One-shot. 
© by Naoki URASAWA / Shôgakukan



Pensez à suivre B&O sur Instagram pour vous tenir informé des nouvelles publications !

Fake Fact Lips

Bulles et Onomatopées le 24/06/2025 à 10:57:00 - Favoriser ||  Lu/Non lu

Ryô et Zen, deux camarades de classe rivaux, deviennent plus tard des agents commerciaux dans la même entreprise. Mais l'habitude de se disputer et de s'affronter sur n'importe quoi semble restée intacte. D'ailleurs, leur nouveau défi sera de savoir qui fera tomber l'autre amoureux en premier, mais l'un d'entre eux nourrit secrètement des sentiments envers son rival de longue date...

Il y a des évidences que je ne nierai jamais : les hommes en costard, c’est une faiblesse.
Élégants, mystérieux, redoutables... et dans Fake Fact Lips, ils ont tout ça… et bien plus.

Au départ, j’ai cru à un simple jeu de séduction, un duel d’orgueil entre deux beaux gosses sûrs d’eux, prêts à se défier jusqu’au bout de la nuit. Mais très vite, les masques tombent. Derrière les répliques bien ciselées et les provocations, il y a deux êtres cabossés, affamés de reconnaissance, de vérité, de lien. Et ce qu’ils s’offrent l’un à l’autre, presque malgré eux, c’est bien plus qu’un jeu. C’est une échappée.

Ce one-shot a ce charme rare de ceux qui ne prétendent rien, et qui pourtant laissent une trace. Les traits sont fins, le rythme parfaitement dosé, l’élégance graphique soutient la montée émotionnelle sans jamais surjouer. On croyait lire une joute : on découvre un besoin. On pensait les regarder se confronter et on les voit se transformer.

Un très bon one-shot. Sensuel, sincère, bien écrit. Comme quoi, parfois, sous le vernis des défis et des costumes trop bien taillés… il y a des failles qui demandent juste à être vues.



Scénario & Dessins : KOMACHI Katsura - Éditeur : Hana - One-shot.
© Katsura Komachi / Fusion Product / IDP. All rights reserved.



Pensez à suivre B&O sur Instagram pour vous tenir informé des nouvelles publications !

Les Années Douces

Bulles et Onomatopées le 18/06/2025 à 10:39:00 - Favoriser ||  Lu/Non lu

Dans un café, une jeune femme rencontre un homme plus âgé qu’elle. Tous deux se connaissent vaguement. De ces rencontres fortuites, ils vont créer un lien inattendu… Une relation faite de silences, de respect, et de fragilité, que seul Taniguchi pouvait mettre en scène avec une telle finesse.

J’ai lu pas mal de Taniguchi dans ma vie de lectrice.
Quartier Lointain reste mon préféré, sans doute parce qu’il touche quelque chose d’universel avec une pudeur rare. Alors quand Les Années Douces est ressorti en sens de lecture original chez Casterman – Sakka, dans une édition sobre et élégante, j’ai su que le moment était venu d’y plonger.

On reconnaît immédiatement la patte du maître : les traits calmes, les décors presque silencieux, cette manière de donner de la gravité aux gestes les plus simples. Le dessin ne cherche jamais l’effet, mais l’émotion, contenue, subtile, sincère. Et dans Les Années Douces, cette sensibilité graphique épouse parfaitement le récit : une rencontre inattendue, une relation fragile qui se construit dans les interstices de la vie.

Elle est jeune, il est plus âgé. Elle doute, il écoute. Il ne se passe presque rien, et pourtant, tout passe dans les regards, les silences, les pauses entre deux phrases. Taniguchi, fidèle à lui-même, refuse le spectaculaire pour mieux saisir ce que d’autres ignorent : le poids d’une main posée sur une table, l’importance d’un café partagé, la mémoire que porte un quartier.

Ce n’est pas une romance, pas tout à fait une amitié non plus. C’est un lien fragile, fait de respect, d’écoute, d’une forme d’affection discrète. Et cette pudeur-là, dans un manga, est précieuse. On avance avec eux, lentement, sans promesse de fin heureuse ou tragique, juste le goût de l’instant.

Les Années Douces ne révolutionnera pas votre rapport au manga. Mais il pourra vous réconcilier avec le temps, avec les silences, avec ces moments de creux qui sont tout sauf vides. À travers cette œuvre, on retrouve l’essence même de Taniguchi : un regard tendre sur ce que le monde a de plus ordinaire… et donc de plus précieux.



Scénario : Hiromi Kawakami / Dessins : Jirô Taniguchi – Éditeur : Casterman 
Série terminée – 1 tome.
© Hiromi Kawakami / Jirô Taniguchi / Casterman. All rights reserved.



Pensez à suivre B&O sur Instagram pour vous tenir informé des nouvelles publications !




Soara et les Bâtisseurs Fantastiques

Bulles et Onomatopées le 12/06/2025 à 10:17:00 - Favoriser ||  Lu/Non lu

Dans un monde médiéval-fantastique où les humains et les monstres se livrent une guerre sans fin, une jeune guerrière, Soara, est capturée après la défaite de son escouade. Mais à sa grande surprise, elle est relâchée par un groupe d’anciens combattants monstres qui ont choisi une toute autre voie : bâtir des maisons pour leurs semblables et reconstruire le monde. Curieuse, Soara décide de les suivre… et découvre un univers où le marteau et la scie valent mieux qu’une épée. 

J’ai entamé la lecture de Soara et les Bâtisseurs Fantastiques sans idée préconçue. Et si je ne dirais pas que c’est un coup de cœur, c’est clairement une proposition originale dans un paysage manga saturé. Le récit avance avec un bon rythme, ponctué de scènes d’action bien gérées. Mais c’est surtout le concept qui retient l’attention.

Les dessins sont fins, soignés, presque architecturaux dans leur précision. Et les croquis intégrés aux pages sont une trouvaille à part entière : ingénieux, immersifs, ils donnent l’impression de feuilleter les plans d’un projet d’envergure. On sent que la mise en scène n’est jamais gratuite : elle sert un univers cohérent, pensé jusque dans les fondations.

Ce que j’ai aimé, c’est cette façon de détourner l’heroic fantasy classique. Pas de guerre contre un grand mal, pas de quête sanglante mais un chantier. Et ce chantier devient aventure, avec des races mythiques, des obstacles magiques, des choix tactiques. Le tout avec un humour discret mais efficace, qui désamorce la solennité attendue du genre.

Soara, l’héroïne, n’est pas juste un prétexte à suivre le groupe : elle évolue, remet en question ses certitudes, s’implique. Elle apporte un ancrage émotionnel dans un récit qui, sinon, pourrait parfois sembler trop mécanique ou technique. On sent que ce manga veut montrer autre chose que la puissance ou la gloire : construire, réparer, négocier.

Un titre qui offre une vraie proposition de lecture, une originalité sincère, et une belle exécution graphique. Et rien que pour ça, ça vaut le détour.


Scénario & Dessins : Hidenori Yamaji - Éditeur : Kana - Série en cours - 1 tome.
© Hidenori Yamaji / Shogakukan, Inc. All rights reserved. Licensed by Shogakukan through Kana.



Pensez à suivre B&O sur Instagram pour vous tenir informé des nouvelles publications !



Yona, Princesse de l'Aube

Bulles et Onomatopées le 09/06/2025 à 10:08:00 - Favoriser ||  Lu/Non lu

Yona, princesse du royaume de Kôka, a grandi dans l’insouciance, choyée par le roi et protégée par son garde du corps et ami d’enfance, le puissant guerrier Hak. À l’approche de ses 16 ans, Yona est heureuse : son cousin et amour secret, Soo‑Won, vient lui rendre visite pour célébrer son anniversaire… Mais ce soir-là, une terrible tragédie survient et sa vie bascule à jamais !

Yona n’est pas un shojo comme les autres.
Et je le dis avec tout le poids de mes lectures derrière moi. Oui, il y a de l’amour, de l’attachement, des regards qu’on ne peut pas oublier. Mais Yona, c’est surtout une épopée. Une aventure où les liens comptent plus que les aveux, où la politique, la guerre et la stratégie côtoient la tendresse et la foi.

Ce que j’aime en premier lieu, c’est cette évolution. Yona n’est pas une héroïne figée. Elle grandit, elle doute, elle apprend à se battre, à écouter, à diriger, sans jamais perdre sa sensibilité. Elle se construit, entourée de figures inoubliables, et parmi elles, mes préférés : Shin‑Ah, le dragon bleu, et Jae‑Ha, le dragon vert. Ils n’ont rien en commun, mais chacun m’a marquée. L’un m’émeut par sa solitude muette, sa puissance contenue. L’autre pour sa liberté bravache et sa tendresse à rebours. 

Et puis il y a Soo‑Won. Froid. Ambigu. Stratège. Un personnage fascinant, mais dont les choix laissent des cicatrices. Sa vision politique est brillante, mais elle s’est construite sur une trahison. Et si son aura trouble me captive, ce n’est jamais au détriment de Yona.

L’animé est une excellente introduction. Mais le cœur du récit est dans le manga, et le nombre de tomes ne doit surtout pas vous faire reculer. Chaque volume compte. Chaque pas de Yona est un pas vers une vérité plus vaste.

Aujourd’hui, le manga est entré dans son dernier arc narratif. Le souffle de la fin approche, on le sent. Et bizarrement, je ne suis pas triste : je suis reconnaissante. D’avoir pu suivre cette héroïne jusqu’au bout. Car Yona n’est pas qu’un personnage. C’est une flamme. Une survivante. Une princesse qui s’est relevée avec un arc dans le dos, des dragons autour d’elle, et le monde entier à affronter.


Scénario & Dessins : Mizuho Kusanagi - Éditeur : Pika Édition - Série en cours - 42 tomes.
© Mizuho Kusanagi / HAKUSENSHA, Inc. All rights reserved. Licensed by HAKUSENSHA through Tohan Corporation.



Pensez à suivre B&O sur Instagram pour vous tenir informé des nouvelles publications !